lundi 19 novembre 2012

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Le son est venu, la voix a tranché. Il se débat, il pèse, il court d’un sentier à la rive, d’un grand trait à plus d’espace, à l’entour, ses impressions : une fourbure.

Saison plate, saison morne, il se fige, il est perdu, il se reprend, il coupe, il tranche dans le vif du soleil, un rayon après l’autre.

Une aventure pour le reste, il se prend, il tranche, il enlace, il compose au temps, le son est venu, la vie est ainsi faite, il se prend, il se donne, il coupe, il tranche et recommence, un rayon après l’autre. Le son venu, l’âme saisie, les traces au soleil, sur la boue sèche, au sentier, à la rive.








Le poing serré, les dents grincent, il se tend une embuscade pour lui seul, pour lui seul entendre encore : le pied tendu, la main posée au cœur sur le devant, au lointain, sur la dérive. Il tient un câble, un filin, il est mat, noué sur le devant, la main fermée, les liens, aux liens, elles se retirent les eaux assemblées.






Les fenêtres confondues, ils quittent, où est la jalousie où est le rideau, au vent il vole, il bouge à la brise, il se tient, il enchante, il veut de l’âme desserrée, du lien défait, de l’espace pour le son, du rayon détendu et du soleil dans un verre, pour les plus grands sentiments.






Un cœur ouvert, des oiseaux dans le ciel, du piment sur la pointe, un cœur ouvert et des épices sur le son, pour la clarté, pour l’espérance. Avant toutes les batailles, avant tous les chemins croisés, ils se perdront, ils tourneront, ils iront tendus au devant, au devant du son, dans l’âme, à plus d’espace.






Un cœur qui résonne, des trous dans plus d’espace, sans mesure, sans raison, sans histoire, le temps est perdu, la vie est écoulée. 

Le tremblement le tient et il se chauffe au claquement d’un os, d’un os sur les autres, du miroir des vanités, il se brisera le temps achevé, la chose dite, le trait tracé, le chemin ouvert. 







Le son y prend sa place, y tient et il bat le temps, la mesure, les pieds au sol, les mains libres, le son dans son espace, les pieds posés, tout est lourd et noir, les yeux vibrent, ils s’entrecroisent, ils se tendent, ils se donnent, ils sont ouverts, ils sont ouverts et le son tient entre deux rives, entre deux plans.






La chance pour eux deux, pour la suite, d’un arbre à l’autre, une ouverture, une fois, une fois encore, tout se tient et tout commence, le son est venu, la vie est avancée, le sol tient sous ses pieds, il se détend, il y tient ferme dans le vent, dans le froid, dans le noir devenu paisible.






Au noir enfin aimable, aimons les, aimons les, les yeux ouverts, la bouche ronde, ils se fermeront bien plus, bien plus et tard et loin, le son est dans l’espace, la vie se tient et tout commence, il n’y a pas d’âge, ni de raison, il est simplement l’heure, simplement.



 

Ils ont cousu, ils ont cousu du fil, la voix, du ruban pour le cœur, des lacets pour le chemin, les yeux perdus dans l’espace nouveau, ouvert à temps bien juste, juste, à temps pour régner, pour croire, pour s’entourer et se comprendre et donner de la force  aux cailloux, du rire aux cascades des sentiments.


  

 

Les pieds plantés dans le roc, un caillou, une faille, dans la brisure tout vole, tourterelles, élans mêlés, rires tendus, l’espace enfin ouvert, le son y passe, il a tourné chaque pierre, il a fendu chaque regard, il se promet, il se rendra, il dira chaque mot, encore, le son est là, posé le cœur sur la main, dans chaque coin, il tourne, il tourne sur le temps, l’âme ravie.




Texte de Michel Chalandon : Âme ravie
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3 commentaires:

J... a dit…

Trop beau
un beau duo.
♥♥♥

Patrick Lucas a dit…

magnifique espace

Maïté/Aliénor a dit…

Nous glissons de l'un à l'autre sur les mots d'accroche-cœur.